Lettre morte
Qu'est-ce, au fond, qu'exister ?
Une vie remplie,
De tâches bien accomplies ?
Des sentiments rangés
Dans un monde bien ordonné ?
Château de cartes sur le sable!
Construction d'allumettes, sans bout soufré,
Qui n'ont jamais rien incendié!
Edifice instable
Prêt à s'écrouler
Pour un regard, un souffle, un soupir, un parfum ou un rien
Qui laisse sans repos jusqu'au matin.
Ce matin-là, je me souviens.
Je découvrais le jour
Dans ce regard désenchanté,
Sans sourire, désabusé.
Je fis le pari de l'amour !
Et tu étais l'Être
Qui donne à la vie sens.
Celle sans qui rien n'a d'existence.
J'ai brûlé tes lettres.
Aujourd'hui peu m'importe.
Pour mon cœur apaisé, tu es l'Être morte.