Résurection
Dans la forêt qui renaît,
Seule et le cœur silencieux,
Seule, au milieu des allées,
Je rêve en fermant les yeux.
Je vois dans la lumière dorée
La forêt ressusciter
Et soigner ses géants blessés.
J’entends chanter sur tous les tons
Les mésanges et les pinsons,
Les branches gaiement s’agiter
Et les bourgeons éclater.
Je vois ses bras tendus vers le ciel
Saluant le nouveau printemps
Et se rapprocher du soleil
Avec des gestes émouvants.
La nature joue sous les feuillages,
Chante sa joie toujours plus haut,
Piquant le sol de fleurs sauvages
Et faisant naître des arbrisseaux.
Et j’entends, à tue-tête
Des bruits joyeux, comme une fête,
Chantant, sifflant, jouant, dansant
Et lançant des cris triomphants.
C’est un carnaval de géants !
Le printemps, ivre de lumière,
Gaiement éclaire
Les centenaires,
Puisant à la source solaire,
Inonde les buissons tremblants.
Quelle fête ce matin-là !
Quel hommage !
Quel joyeux combat !
Enfin la sève est revenue !
La tempête, n’y pensons plus !
Seule, une brise légère,
Caresse les géants tordus,
Leur murmurant de tendres vers
Pour que la vie continue.
Une douce brise d’amour,
Qui porte le bonheur
Pour l’éparpiller sur la terre
Et sur la forêt de mon cœur.